BUFFET (B.)

BUFFET (B.)

BUFFET BERNARD (1928- )

On s’interrogera un jour sur le succès de celui qui parut, en 1946, «le plus grand peintre français depuis Picasso». Une astuce indéniable à saisir «l’air de l’époque», un existentialisme galvaudé se coulant dans la suspicion persistante à l’égard de la peinture abstraite ou, plus simplement, de la peinture qui parle «d’autre chose» que de la plus morne réalité quotidienne et qui devient chez Buffet encore plus morne, une technique d’apparence austère dissimulant la facilité de quelques procédés expressionnistes, telles furent les composantes d’une cote non diminuée pendant vingt ans. Cote encore maintenue par la solution «paresseuse» d’exposer chaque année une série différente (Horreur de la guerre , Les Insectes , Les Oiseaux , La Femme , La Passion , Le Japon , etc.), sans jamais s’éloigner du misérabilisme qui rassure à la fois la morale, le masochisme et l’absence d’imagination de la clientèle. Quand, vers 1966, sa renommée faiblit, Buffet tenta de renouveler, par l’apport de couleurs crues et de formes plus heurtées, un graphisme dont le «dépouillement» n’était qu’étroitesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.